
Et il faut avouer que les douze
derniers mois, les cathos n’ont pas été ménagés. Entre le mariage gay, le
gender à l’école, la proposition de supprimer le régime concordataire en
Alsace-Moselle (que vont devenir nos chers vendredi saint et 26 décembre
fériés ?), le lancement du chantier de l’euthanasie, la dépénalisation duracolage passif, l'ouverture de salles de shoot, la disparition brutale et non concertée de la concertation sur
les sujets de bioéthique, et je ne parle pas des sujets économiques qui ne
touchent pas seulement les chrétiens… nous n’avons pas eu le temps de nous
embêter cette année.
Un an après, l’heure est au
premier bilan. Les médias se sont « lâchés » cette semaine, les taux
d’approbation sont historiquement bas, et les chrétiens sont quasi
monolithiquement mécontents.
Certes.
Mais alors que faire ? Et
surtout, quel est notre rôle de chrétien dans ce contexte ? Faut-il nous
opposer violemment pour parvenir à nos fins ? Faut-il nous murer dans une
prière silencieuse ? A sujet difficile, retour aux sources. Ressortons les
principes de la doctrine sociale de l’Eglise :
Bien commun
C’est le but de toute politique.
Poursuivre le bien commun. Il ne nous reste donc qu’à encourager le
gouvernement dans cette voie. Et donc au besoin rendre toute autre voie
difficilement praticable. Le gouvernement, le CESE, le parti majoritaire à
l’assemblée, certains lobbys, les « autres pays plus avancés » et
même « une bonne partie du peuple français » auraient beau souhaiter
pour plein de raisons s’écarter du bien commun, il revient aux catholiques
d’exprimer clairement leur préférence pour le bien commun. Ensuite, on peut bien
sûr se planter dans sa vision du bien commun et il faut rester modeste… Mais
c’est là que les échanges avec ceux qui partagent notre soif de bien commun, et
pas d’un intérêt particulier, sont une bonne aide au discernement. En tout
cas, guidés par nos consciences, l’action pour aider le gouvernement à choisir
le bon chemin est une obligation. On ne peut pas se taire. #OnNeLâcheRien,
ont déjà dit certains sur un sujet en particulier… En tout cas, soyons sûrs que
c’est bien notre rôle et notre devoir que de pointer résolument vers le Nord
même quand la société part à l’Ouest. Et faisons le donc même si on est
modérément à l’aise avec les situations dans lesquelles ça nous met,
concrètement.
Subsidiarité (= ne pas faire faire par les "chefs" des choses que les "niveaux inférieurs" peuvent faire)

Participation
On ne « fait pas le gros
dos en attendant que la tempête passe », ce serait refuser le devoir
de participation à la recherche du bien commun qui est le nôtre. Faisons des
propositions constructives au gouvernement dans les débats à venir. Participons
à la mise en place des politiques publiques qui nous concernent et qui vont
dans le bon sens (et qui sont de loin les plus nombreuses). Votons aux
prochaines échéances électorales pour pousser les programmes qui nous paraissent
les plus susceptibles de nous aider collectivement à poursuivre le bien commun.
Solidarité
Nous avons un
devoir de solidarité avec le gouvernement. Les stratégies de division, les
stratégies visant à affaiblir le gouvernement pour qu’il ne puisse plus rien
faire et les stratégies de résistance « par principe » contre tout ce
qui sortirait du parti de la majorité sont de mauvaises stratégies. Elles
divisent et séparent. Se réjouir d’un couac, attendre un échec sont des
comportements irresponsables. Comme le gouvernement, et solidairement avec lui,
nous attendons des emplois, de la paix sociale, une réduction des déficits. Nous
sommes dans le même bateau, ne tirons surtout pas à boulets rouges sur le
gouvernement.
Destination universelle des biens
Il est simple
d’utiliser nos biens pour agir sur l’utilisation des moyens financiers de
l’Etat. Tout don à une association reconnue d’utilité publique donne droit à
une réduction d’impôts. Donnez 34 euros au secours catholique, l’Etat
rajoute 66 euros de sa poche… (en fait, vous donnez 100 et l’Etat vous
rembourse 66, mais c’est pareil)… Vous trouvez que le gouvernement ne fait pas
assez dans le domaine de l’illétrisme ? Donnez à la Croix Rouge !
Vous trouvez que l’Etat ne fait pas assez pour limiter les IVG ? Donnez à
l’alliance VITA !
Et par-dessus tout ça, qu’il y ait l’amour
Ne critiquons
pas les personnes. Parler de Flamby, du jardinier, du pingouin, … ça n’a pas de
sens. Certes, certains pourraient préférer d’autres personnes. Certes on peut
trouver certaines actions ratées, ou trouver qu’elles vont dans le mauvais
sens. Mais on ne peut qu’éprouver de l’amour pour nos frères qui se retrouvent
à ces fonctions. Prions donc pour les membres du gouvernement. Pas (ou
au moins « pas que ») pour qu’ils changent, encore moins pour qu’ils
se cassent la figure dans l’escalier. Prions pour eux.
* * *
Pour résumer,
l’attitude qu’un chrétien doit avoir doit d’abord être une vraie paix
intérieure vis-à-vis des hommes et femmes qui sont au gouvernement. Cette paix
profonde vis-à-vis du gouvernement est la condition du bon dosage des actions,
fermes et parfois conflictuelles, que nous devons prendre concrètement pour
marquer notre désaccord avec certaines politiques, et d’autres fois au
contraire pour appuyer l’action gouvernementale. Laissons-nous attirer par le bien
avec force avant d’être repoussés par ce qui ne va pas dans le bon sens.
PS: les autres de la FASM qui allez faire des articles sur ce sujet... N'hésitez pas à laisser des liens en commentaire vers vos articles... et tous les autres, n'hésitez pas à commenter directement !